(This article appeared also in English)
Le premier semestre 2018 a été bien occupé pour la Campagne pour un seul Etat démocratique (One Democratic State Campaign – ODSC). Cette initiative lancée depuis la Palestine même vise à raviver une solution positive à la souffrance et au combat du peuple palestinien, soumis depuis un siècle au sionisme et au colonialisme à travers le mot d’ordre d’un Etat démocratique unique, du fleuve Jourdain à la mer, avec égalité des droits de tous ses citoyens. Des consultations, publiques ou non, ont été organisées auprès d’une centaine de militants et intellectuels pour définir et adopter le programme politique de cette campagne qui a été publié en août 2018.
Puis il y a eu les élections d’octobre 2018 (dans la Palestine de 1948 – C’est à dire l’Etat israélien), suivies des élections à la Knesset israélienne en avril 2019. La Campagne est jusqu’à présent principalement menée par les Palestiniens des frontières de 1948, où les élections municipales sont prises au sérieux puisque la population s’y efforce de peser sur la gestion municipale quotidienne. De nombreux militants et sympathisants de la Campagne se sont largement impliqués dans les élections, et certains ont même été élus conseillers municipaux.
Les élections à la Knesset d’avril 2019 n’ont pas seulement perturbé la Campagne, elles ont aussi engendré un dilemme politique profond. Les Arabes palestiniens de citoyenneté israélienne se sont divisés, à parts quasi égales, entre ceux qui ont participé aux élections, et ceux qui n’ont pas voté ou ont activement boycotté les élections. La solution d’un Etat démocratique unique se fonde sur la compréhension qu’Israël n’est pas un Etat démocratique et que la majorité juive-sioniste à la Knesset est au pouvoir du fait du nettoyage ethnique et de l’oppression de millions de Palestiniens sous le joug militaire israélien, en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est, où ils sont privés de leurs droits humains et politiques les plus élémentaires. En gardant cela à l’esprit, je considère que la position la plus naturelle de la Campagne pour un seul Etat démocratique est de s’associer au boycott palestinien des élections tout en proposant une alternative réellement démocratique.
Mais l’orientation de la Campagne a pris une direction différente. Elle ne se considère pas comme une nouvelle force politique, qui aspire à marginaliser les partis et mouvements actuels, mais comme une initiative pour mettre en avant une perspective politique s’adressant non seulement à l’opinion publique mais aussi à des segments de la direction politique palestinienne actuelle. La Campagne ayant des sympathisants dans les rangs des partis palestiniens représentés à la Knesset, elle n’a pas voulu les obliger à choisir entre leur soutien à la campagne et la loyauté à leur parti. Plus généralement, elle a choisi de ne s’aliéner aucune composante d’une population palestinienne divisée, et a décidé d’éviter de se prononcer publiquement sur la question de la participation aux élections ou du boycott. Ne pas adopter une position claire sur les élections à la Knesset a conduit à accepter d’être marginalisés à l’occasion d’un débat politique intense.
Se réorganiser
Après les élections à la Knesset, les militants pour un seul Etat démocratique se sont réunis pour reprendre l’initiative. Le résultat des élections a montré, à nouveau, que les politiques israéliens sont emmurés dans une spirale de haine raciste et de guerre militariste ne laissant aucune place même à une once d’espoir de paix ou à un tournant vers plus de démocratie et d’égalité. Les principaux partis sionistes d’opposition, le parti Bleu et Blanc et les Travaillistes, ont violemment reproché au gouvernement ultraconservateur de ne pas avoir été assez dur avec les Palestiniens. Les partis arabes qui ont tenté d’avoir quelque influence à la Knesset en participant aux élections ont eu la déception d’être à nouveau rejetés comme partenaires légitimes de la politique israélienne. Et le camp croissant du boycott a fait face aux questions incessantes tant de ses sympathisants que de ses détracteurs : quelle est votre alternative à ces élections ?
La Campagne pour un seul Etat démocratique vise à unifier les Palestiniens d’où qu’ils soient, en abattant les murs, les frontières et les traditions politiques, pour constituer un mouvement regroupant les Palestiniens de l’ensemble du territoire historique de la Palestine, comme ceux de la diaspora. Elle vise aussi à encourager la participation active au combat contre le sionisme au sein de la société juive de Palestine.
Mais, comme le gros des militants de la Campagne vient des territoires palestiniens de 1948, nous avons décidé de regagner le terrain perdu en organisant une journée d’études à Haïfa fin juin.
Dans le passé, en 2008 et 2010, deux grandes conférences pour le Droit au retour et un Etat démocratique en Palestine se sont tenues à Haifa au théâtre al-Midan (c’était une initiative du mouvement Abna’a al-Balad). Depuis, le théâtre al-Midan, autrefois le théâtre palestinien le plus important de la région, est devenu la cible des attaques du gouvernement et de la municipalité. Sa programmation artistique a déclenché l’ire des autorités israéliennes et a été sanctionnée. Il lui est maintenant interdit de louer ses salles à tout rassemblement à coloration politique. Les militants culturels palestiniens d’Haïfa ont trouvé une alternative en ouvrant le théatre Khashabi avec l’intention manifeste de ne chercher aucun soutien du pouvoir en place, de garder une totale indépendance de répertoire artistique, et d’encourager la liberté de parole. Aussi le théatre Khashabi a été le choix évident pour accueillir la journée d’étude pour un seul Etat démocratique.
Un programme solide peut influencer la réalité
Le jour de la réunion, la petite salle du théâtre était pleine de quelques 70 personnes. La militante Aya Mana a ouvert la première séance. A noter que nous avons commencé seulement 10 minutes après l’heure prévue, ce qui témoigne largement du sérieux des participants. Les participants étaient divers, aussi bien des vétérans du combat que des jeunes militants, des intellectuels, des membres de divers mouvements, partis et ONG. Mana a salué toutes ces composantes et a invité chacun à participer non seulement au soutien de la campagne et de son programme, mais aussi à la discussion critique sur le programme et à la recherche commune des moyens les plus efficaces de construire un mouvement puissant avec pour enjeu essentiel l’obtention de la justice, de la liberté et de la démocratie.
Le premier intervenant fut l’historien Ilan Pappé, un des initiateurs de la Campagne. Si je ne me trompe pas, c’était sa première intervention publique totalement en arabe, et il a parfaitement réussi le test, transmettant un message clair sur le contexte historique de la solution ancienne et réactualisée d’un seul Etat démocratique.
Pappé a analysé les origines du mouvement sioniste comme élément du phénomène mondial du colonialisme européen, et plus spécifiquement comme un exemple de colonisation de peuplement. Il a souligné que la colonisation de peuplement est la forme la plus dangereuse du colonialisme, puisqu’elle aspire non seulement à occuper un pays et à exploiter sa population, mais à la remplacer par des colons. Dans ce but, la colonisation de peuplement mène facilement à la logique de génocide, comme cela a été réalisé avec succès contre la population indigène aux Etats-Unis et dans d’autres colonies. Il a expliqué comment la colonisation de peuplement construit un mythe national déformé selon lequel les colons sont décrits comme « indigènes » et la population indigène accusée d’être une « menace étrangère». Un mythe supplémentaire affirme aussi que la patrie était « vide » jusqu’à l’arrivée des colons, ignorant et niant ainsi l’existence même d’une population indigène.
Ce contexte explique pourquoi il n’y a aucune discussion réelle chez les politiques israéliens sur la recherche d’une véritable solution qui puisse rétablir les droits des Palestiniens arabes et leur permettre de vivre librement et en toute égalité. La proposition d’une solution de deux Etats dans son contexte israélien n’est qu’une variante de la même recherche des moyens de se débarrasser de la population indigène.
Pappé a consacré une grande partie de son intervention au contexte international actuel du combat. Il a insisté sur l’importance d’une reconnaissance croissante des droits des Palestiniens dans la société civile internationale, et sur la disponibilité de nombreux secteurs du mouvement de solidarité à entendre et accepter la seule solution fondée sur les droits de l’homme et la démocratie : un seul état démocratique.
Il a expliqué que, d’un autre côté, le fort soutien à Israël et à sa politique raciste de la part des forces réactionnaires, comme Trump et les nationalistes européens, n’est pas un hasard. Leur soutien est fondé sur leur aspiration à restaurer la suprématie blanche de l’ère coloniale et l’incitation à la haine des peuples du tiers-monde. Le soutien des forces réactionnaires à Israël est célébré par le gouvernement israélien, mais il signifie aussi que ce n’est plus un sujet de consensus occidental. Le conflit israélo-palestinien est une des questions au centre du combat politique sur l’avenir du monde entre forces progressistes et forces réactionnaires.
Ce nouvel alignement mondial concernant la lutte palestinienne ouvre de nombreuses possibilités, mais il exige une approche plus active et bien-ciblée. Pour pouvoir construire de nouvelles alliances et maximiser le potentiel de solidarité internationale, il est important que les Palestiniens eux-mêmes reviennent à la nature fondamentale de leur mouvement de libération, qui est la lutte pour la liberté et les droits de l’homme pour tous.
Pappé a développé l’importance d’avoir une vision politique claire et d’utiliser la terminologie correcte pour décrire la réalité actuelle. Par exemple, parler du régime d’apartheid israélien est autre chose que seulement se plaindre de la « discrimination ». Parler de décolonisation est différent de parler de la « résolution du conflit ».
Répondant à une question, Pappé a corrigé une lecture erronée habituelle de l’histoire. Une fréquente idée fausse distingue « le modèle algérien » où les colons ont été expulsés et « l’approche sud-africaine » où la société s’est transformée pour que Blancs et Noirs deviennent des citoyens à part entière et égaux après le démantèlement de l’apartheid. La réalité historique est que le mouvement de libération algérien a proposé aux colons français le choix de rester citoyens de l’Algérie nouvellement libérée (un choix qui faisait partie des accords d’Evian de décolonisation de 1962 entre le FLN et le gouvernement français). Mais la grande majorité des colons a préféré rentrer en France. Et de nombreux Blancs sud-africains ont émigré après le démantèlement de l’apartheid. Le programme d’un seul Etat démocratique est l’alternative naturelle au colonialisme. Il rendra la Palestine à ses communautés locales et régionales, il abolira les privilèges des colons, et leur donnera la possibilité d’intégrer le nouvel Etat sur la base de l’égalité civique.
Un intérêt croissant
Awad Abdelfattah, un des principaux coordinateurs de la Campagne, qui était précédemment secrétaire général du parti Alliance nationale démocratique (connu par son acronyme hébreu Balad), a commencé son intervention par un rapport optimiste sur l’élargissement de la Campagne et les nouveaux contacts , particulièrement parmi les Palestiniens d’autres régions. Même si la Campagne elle-même n’en est qu’à ses débuts, des militants du mouvement de résistance populaire en Cisjordanie et à Gaza ont manifesté de l’intérêt pour le message et les activités de la Campagne. Abdelfattah a rapporté que certains d’entre eux ont expliqué qu’ils n’avaient jamais abandonné ce rêve – puisque ce n’est que dans ce cadre que le droit au retour peut se réaliser et la totalité des droits des Palestiniens être rétablie – et voulaient le raviver comme un moyen de réactiver le mouvement palestinien.
Les participants ont montré un vif intérêt quand Abdelfattah a rapporté les progrès de la discussion avec des militants palestiniens dans les prisons d’occupation, notamment avec Ahmad Saadat, secrétaire général du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine). L’information concernant l’intérêt porté par le mouvement des prisonniers au programme pour un seul Etat démocratique a fait les gros titres du site Arab-48 le lendemain.
Abdelfattah a ensuite décrit la crise du mouvement de libération nationale palestinien, qui est en train de prendre réellement conscience que la solution des deux Etats et les accords d’Oslo n’ont fait que perpétuer l’occupation. Il a cité, parmi les effets les plus désastreux des accords d’Oslo, la dislocation du peuple palestinien. La Cisjordanie est séparée de Gaza, des millions de réfugiés sont expulsés hors de leur pays sans espoir de retour, et les Palestiniens vivant à l’intérieur des frontières de 1948 subissent une discrimination systématique, et de surcroît se trouvent régulièrement exclus de la cause nationale palestinienne.
Une autre conséquence des accords d’Oslo est l’anéantissement de l’OLP, qui a servi d’outil révolutionnaire jusqu’aux accords d’Oslo, avant d’être usurpée par l’Autorité palestinienne sans avoir réalisé son objectif de libération de la Palestine occupée. Abdelfattah a ajouté ironiquement, si on peut dire, que les accords d’Oslo ont réalisé l’unité des Palestiniens dans la détresse.
Abdelfattah a, au contraire, souligné l’importance du regroupement des Palestiniens autour d’une nouvelle vision qui redonne espoir aux jeunes générations en reprenant les principes de base du combat bénéfique de libération, tout en adaptant les perspectives et les moyens de la lutte à la situation actuelle et aux nouvelles technologies et à la mondialisation. Cette nouvelle initiative est essentiellement un pas vers une vie différente, vers une situation politique nouvelle et moderne, où tous les Palestiniens comme les Juifs d’Israël pourront lutter ensemble pour construire une nouvelle entité politique démocratique sur les ruines du colonialisme, de l’apartheid et de la séparation raciste des communautés. L’Etat futur sera fondé sur les principes de justice et de citoyenneté pleine et égale.
« Tout en étant conscients que la lutte devant nous sera longue, nous pouvons commencer aujourd’hui à reconstruire notre compréhension de la situation et à nous réorganiser sur de nouvelles bases », a déclaré Abdelfattah.
Il a ajouté qu’il espérait que « la Campagne va progressivement se développer en mouvement massif de résistance populaire contre l’occupation ».
Abdelfattah a ensuite réfuté les arguments de ceux qui hésitent à soutenir la perspective d’un seul Etat démocratique : un seul état démocratique disent-ils est une utopie irréaliste vu la situation politique actuelle, puisque le rapport de force est favorable au colonisateur, qui est soutenu par l’Etat le plus puissant au monde, les Etats-Unis ; qu’ aucun courant majeur palestinien ne reprend la solution d’un seul Etat et qu’aucun parti israélien, petit ou grand, n’est prêt à abandonner le principe de l’« Etat juif ».
Il a résumé la réponse à ces arguments ainsi : « Tout d’abord, nous devons souligner que nous fondons notre approche sur le principe du rétablissement de la justice pour tous les Palestiniens, ceux qui ont été expulsés et dépossédés comme ceux qui ont survécu à la purification ethnique perpétuée par le mouvement sioniste. Deuxièmement, la solution des deux Etats est morte depuis longtemps et les deux populations sont maintenant inextricablement liées. Cette réalité s’est enracinée du fait de la politique constante et systématique de spoliation de la terre et de colonisation de peuplement. En conséquence, toute la Palestine est devenue une unité géographique et démographique soumis à un régime ouvertement colonial pratiquant l’apartheid. »
Il a ajouté : « Nous devons balayer l’illusion qu’Israël pourrait accepter un Etat palestinien indépendant. En même temps, nous devons unifier les Palestiniens, la société civile internationale sympathisante et les Juifs antisionistes sur l’axe du combat pour défaire ce régime. A propos, l’utopie n’est pas toujours une chimère. De nombreuses idées qui ont pu paraître utopiques sont devenues réalité grâce à une vision claire, une organisation réfléchie et une forte détermination. L’Afrique du Sud en est un exemple brut qui nous inspire. »
Point de vue légal et culturel
La deuxième séance, rendue possible par le militant Majd Nasralla, visait à répondre à certaines questions pratiques auxquelles nous serons confrontés dans la construction d’un mouvement fondé sur la solution d’un seul Etat démocratique.
Une des questions essentielles qui nous a souvent été posée est la place de la solution d’un seul Etat démocratique au regard du droit international. Certains hésitent à soutenir ouvertement la perspective d’un seul Etat démocratique parce qu’ils croient que les droits des Palestiniens sont légalement garantis par le droit à l’auto-détermination dans le cadre d’un Etat palestinien au sein de la solution des deux Etats. Ils craignent que l’adoption de la solution d’un seul Etat démocratique, n’ayant pas de reconnaissance internationale, affaiblisse la base légale des revendications palestiniennes.
Un autre expert, le professeur Munir Nusseibeh, a donné un avis éclairé sur le soutien à la solution d’un seul Etat démocratique du point de vue du droit international. Il a expliqué qu’il n’y a aucun principe qui exige une séparation des Etats au nom d’une séparation des identités nationales. Il a expliqué que le droit à l’auto-détermination est fondamentalement le droit de ne pas être soumis à une oppression étrangère. Il a décrit les étapes du développement du droit international vers l’adoption des droits de l’homme comme principe de base universel et la nécessité des les garantir à tous les peuples.
La plus grande partie de l’intervention de Nusseibeh s’est concentrée sur le concept de « justice de transition » sur lequel il a fait des recherches complètes. Il a critiqué les experts juridiques sionistes et certains de leurs apologistes occidentaux qui tentent d’utiliser ce concept pour diluer la responsabilité israélienne pour crimes de guerre, nettoyage ethnique et les autres crimes contre le peuple palestinien. Il a souligné qu’au cœur du concept de « justice de transition » il y avait l’affirmation d’une vraie « transition ».
Le professeur Nusseibeh a expliqué que le concept de justice de transition ne se pose qu’après qu’un régime fondé sur la négation des droits de l’homme élémentaires a été démantelé et que s’y est substitué un autre régime qui les garantisse et en finisse avec l’injustice. Dans ce cadre, le nouveau régime prend l’entière responsabilité des conséquences des injustices passées et de la restitution aux victimes de leurs droits. C’est seulement alors qu’intervient la justice de transition qui va s’occuper des auteurs des crimes, notamment de leur inculpation et de leur condamnation, qui peut prendre en compte les circonstances et la nécessité de reconstruire une société après un traumatisme. Mais, avant tout, nous devons garantir la transformation complète des bases légales du régime, qui ne sera possible que dans le cadre d’un seul Etat démocratique.
Le dernier intervenant a été Majd Kayal, écrivain et un des militants principaux des mouvements de la jeunesse qui ont joué un rôle majeur dans les manifestations palestiniennes dans les territoires palestiniens de 1948 au cours des dernières années. Il a parlé du rôle de la culture et décrit les activités culturelles qui peuvent aider la société palestinienne à se libérer de l’hégémonie sioniste. Il a expliqué que si la mise en avant de mots d’ordre politiques est un aspect naturel de la vie et de la culture, ce n’est pas l’essence de ce qui est indispensable. Dans certains cas, les mots d’ordre politiques sur la nationalité palestinienne ou même la levée du drapeau palestinien peuvent contribuer à consolider l’actuel rapport de force déformé – si cela est fait dans un cadre imposé par le régime sioniste. Ce qui est indispensable c’est de créer et développer un cadre indépendant de créativité culturelle hors de l’influence du régime et qui traite de tous les aspects de la vie – depuis la critique sans crainte de la situation politique jusqu’à la discussion des problèmes sociaux profonds, et le traitement de sujets purement esthétiques et artistiques.
Préparer les prochaines étapes
Après ces deux séances, nous nous sommes répartis en ateliers. Le premier atelier a discuté du programme politique de la Campagne, pour ceux qui avaient rejoint le projet récemment et ceux qui voulaient proposer d’améliorer le programme. Le deuxième atelier s’est penché sur les prochaines étapes de la construction de la Campagne : la stratégie politique et médiatique.
A la fin des discussions en atelier, les organisateurs ont annoncé la création de deux groupes de travail permanents. L’un développera la campagne en direction de l’opinion publique et des partis et mouvements politiques. L’autre travaillera sur la publication de nouveaux matériels et dessinera le profil média de la campagne. Les deux groupes de travail sont ouverts à tout nouveau militant.